Réponse de CADDRA suite à l’étude faite sur la mort subite et l’utilisation de médicaments stimulants

Une récente étude faite aux Etats-Unis sur les risques potentiels de médicaments stimulants utilisés pour traiter le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) chez les enfants a reçu une attenttion considérable par la presse et a soulevé de nombreuses questions chez les personnes atteintes du TDAH ou chez celles prenant soin des enfants, jeunes et adultes atteints du TDAH.

Les auteurs de “Sudden Death and Use of Stimulant Medications in Youths” publié en ligne le 15 Juin par l’American Journal of Psychiatry, concluent qu’il peut y avoir une corrélation entre l’utilisation de médicaments stimulants et la mort subite chez des enfants. L’article de Madelyn Gould, PhD, M.P.H. et coauteurs est disponible en ligne.

Les cliniciens de CADDRA ont examiné cette étude et ont conclu qu’il n’existe pas suffisamment de preuve pour indiquer un besoin de changer la pratique à l’égard de l’utilisation des médicaments pour le TDAH.

Les médicaments psycho-stimulants figurant dans cette étude portent des mises en garde sur une augmentation potentielle de risque d’événements cardiaques ou de décès chez les enfants ayant des maladies cardiaques. En dépit de ce nouveau rapport publié, le consensus médical fondé sur la recherche disponible est que ces médicaments ne présentent pas un risque pour les jeunes patients atteints d’aucune maladie cardiaque connue ou de facteurs de risque de mort subite.

CADDRA ne recommande pas un changement de pratique en matière de prescription ou de l’évaluation des risques qui peut être faite par le médecin traitant. Une évaluation de routine par un cardiologue avant de commencer le traitement du TDAH n’est pas jugée nécessaire par notre conseil d’administration.

Résumé et résultats de l’étude

L’étude épidémiologique appariée sur des cas-contrôle a comparé l’utilisation de médicaments psycho-stimulants (y compris les amphétamines, la dextroamphétamine, la méthamphétamine et le méthylphénidate) à 564 enfants en bonne santé dans l’ensemble des États-Unis qui sont décédés subitement après l’utilisation de médicaments psycho-stimulants à 564 enfants qui sont morts comme passagers dans un accident de voiture. L’utilisation du médicament a été déterminée par les parents, les médecins légistes et les rapports de toxicologie.

  • Des 564 enfants en bonne santé qui sont décédés subitement, dix (1.8%) avaient été rapportés comme utilisant un médicament stimulant au moment du décès.
  • Des 564 enfants en bonne santé qui sont décédés dans un accident de la route, deux (0.4%) avaient été rapportés comme utilisant un médicament stimulant au moment du décès.

Limitations de l’étude

CADDRA a des préoccupations au sujet de la méthodologie utilisée dans l’étude et questionne la pertinence statistique des données.

L’étude a été partiellement financée par la Food and Drug Administration (FDA), mais, selon des experts de l’agence, ces méthodes – qui reposaient sur des entrevues avec les parents des annéss après la mort d’un enfant – peuvent avoir causé des erreurs. Il est à noter que la faible fréquence d’utilisation de stimulants dans les deux groupes, ainsi que d’éventuelles différences dans le type d’enquête post-mortem, pourraient avoir des répercussions profondes de polarisation sur le résultat. L’agence invite fortement les parents à discuter de leurs préoccupations de sécurité avec leur médecin, mais de garder les enfants sur les traitements. La FDA est en train de recueillir des données pour une étude plus grande et plus approfondie sur les risques des médicaments.

Un accompagnement éditorial publié dans l’AMJ par Benedetto Vitiello, MD, et Kenneth Towbin, MD, a noté que, si l’étude souligne le fait que “les stimulants ne sont pas anodins et que leur usage thérapeutique nécessite une délicate évaluation pour le diagnostique, un dépistage de sécurité diligent et un suivi continu … il est également clair que 1) la mort subite inexpliquée est l’un des rares cas, 2) ce n’est que la première étude de ce genre, 3) elle repose sur un petit nombre et 4) il n’est pas possible de quantifier le risque au-delà de l’estimation qui est très petit“.

Réponse d’experts

Le consensus prédominant d’experts dans ce domaine au Canada et aux États-Unis en réponse aux nouvelles données est que la pratique de prescription ne doit pas être changée pour les jeunes atteints du TDAH.

CADDRA approuve la déclaration de position commune produite en réponse à la nouvelle étude par la Société canadienne de pédiatrie, la Société canadienne de cardiologie et de l’Académie canadienne de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent: évaluation du risque cardiaque avant l’utilisation de médicaments stimulants chez les enfants et les jeunes.

Comme l’American Association of Child and Adolescent Psychiatrists souligne dans une déclaration pour ses membres: « L’utilisation de la mesure de la médecine fondée sur des preuves pour décrire le rapport bénéfice / risque, il ne prend que deux enfants pour montrer que les stimulants ont des effets bénéfiques sur les symptômes du TDAH, mais il faut traiter 250 000 enfants avant que l’on puisse rencontrer une mort subite inexpliquée associée à un traitement stimulant. «

CADDRA recommande fortement à ses membres à continuer d’adhérer aux recommandations de mai 2008 de The American Academy of Pediatrics/American Heart Association:

  • Continuer l’évaluation minutieuse de tous les enfants, y compris ceux commençant les stimulants, en ciblant l’historique cardiaque (par exemple historique du patient avec des maladies cardiaques dèjà détectées, palpitations, syncopes ou crises d’épilepsie, des antécédents familiaux de mort subite chez les enfants ou jeunes adultes, une cardiomyopathie hypertrophique, un syndrome du QT long congénital) et un examen physique, y compris un examen cardiaque attentif. (Preuve de qualité: C; Résistance: Recommandation).
  • Continuer le traitement actuellement recommandé pour le TDAH, y compris les médicaments stimulants, sans obtenir des ECG de routine ou des sous-évaluations de cardiologie de routine pour la plupart des enfants avant le début du traitement avec ces médicaments.
  • Soutenir les nouvelles recherches sur les facteurs de risque de mort subite d’origine cardiaque chez tous les enfants et les adolescents, y compris ceux qui sont atteints du TDAH traités avec des médicaments stimulants. L’amélioration des méthodes pour détecter les enfants ayant une maladie cardiaque cachée doit être une autre priorité de ces efforts de recherche.

Santé Canada

À ce jour, Santé Canada n’a pas émis de nouveaux avis aux médecins concernant la prescription des médicaments stimulants depuis la sortie de la nouvelle recherche des données publiée dans l’AJP.

CADDRA est un organisme national, une alliance canadienne de professionnels travaillant dans le domaine du TDAH qui se consacre à la recherche de classe mondiale, à l’éducation, à la formation et à la sensibilisation. Les membres du Conseil sont des leaders dans le domaine et la recherche, traitent des patients et crééent des lignes directrices pour le traiement du TDAH au Canada.

Sincèrement,
Dr. Umesh Jain MD PhD MED FRCPC

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